PLAN IGN
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PHOTOS AERIENNES / IGN
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Au départ du château des ducs de Bar, partez à la découverte du quartier Renaissance de Bar-le-Duc. Ce circuit d’1h se concentre sur la Ville haute où vous pourrez découvrir l’îlot des Halles, la place Saint-Pierre ou encore l’alignement de façades de la rue des Ducs de Bar. Au cours de la balade, n’hésitez pas à pousser la porte du 73, rue des ducs de Bar pour découvrir l’imposant pressoir seigneurial tandis que l’église Saint-Etienne qui renferme le célèbre Transi du sculpteur Ligier Richier est juste…un incontournable !
L'itinéraire est ponctué de panneaux d'informations patrimoniales.
XV et XVI e siècles
Soucieux de protéger ses terres, Frédéric, duc de Haute Lorraine, décide vers la fin du Xe siècle de
construire un château fort sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Ornain. Ce site idéal, entouré par deux ravins et prolongé par un plateau, n’accueille guère, dans un premier temps, que quelques habitations et une chapelle. Maintes fois remanié, agrandi et renforcé, le château est détruit dans sa quasi-totalité au XVIIe siècle.
Au XIIIe siècle, préférant pour capitale Bar-le-Duc à Mousson, les comtes de Bar réalisent des travaux. L’extrémité de l’éperon est alors entourée d’une double enceinte afin de protéger logis, communs, collégiale Saint-Maxe et bâtiments canoniaux. Véritable petite ville, la place forte doit pouvoir se suffire à elle-même en cas de siège. Elle abrite une garnison, du personnel domestique, des ateliers de fabrication d’armes, et possède ses propres réserves d’eau et de nourriture.
D’architecture sévère, le château devient au XVe siècle un véritable palais richement meublé et décoré. René II (1473-1508) contribue beaucoup à son embellissement. La Grande Galerie, salle de réception monumentale et solennelle, est construite sur le flanc nord-est. Le Baile, première ligne de défense du château, devient un jardin d’agrément, probablement d’inspiration italienne comme le veut alors la mode.
Dès le XVIIe siècle, les ducs de Bar et de Lorraine délaissent Bar-le-Duc. Le château, mal entretenu, se dégrade. En 1649, un incendie le ravage. Après plusieurs occupations françaises et pour punir la politique anti-française du duc Charles IV, Louis XIV ordonne son démantèlement en 1670.
Du château ducal, il ne reste que l’ancienne Cour des Comptes, organe principal de l’administration du duché. À proximité de la «Belle Porte», René II fit construire un bâtiment voûté en pierre pour abriter le Trésor des Chartes. Le duc Antoine (1508-1544) y ajouta une salle d’audience en 1523, complétée sous Charles III (1545-1608) par un logis comprenant un corps central et deux ailes en retour.
Vestiges -
Aux confins du royaume de France et de l’Empire, place forte et capitale d’une province restée longtemps indépendante, la cité ducale est protégée par plusieurs enceintes dans la vallée et sur le promontoire : chaque quartier possède sa propre muraille. Pas moins de quatre niveaux de protection mettent ainsi les habitants à l’abri du danger.
Le château est gardé par une double muraille épousant parfaitement les contours du relief. Quatre grosses tours reliées entre elles par des courtines ferment les angles. Face à la vallée, l’enceinte nord-est sert d’appui aux bâtiments seigneuriaux. À l’opposé, au-dessus du vallon de Véel, l’enceinte dédoublée crée un espace intermédiaire d’accès au château dénommé Baile. Ce lieu sert de place d’armes et de basse-cour au château. Du côté de la ville haute, afin de protéger l’accès le plus aisé de la forteresse, l’éperon rocheux est barré de quatre tours rondes dont celle de l’Horloge constitue aujourd’hui un des derniers témoins.
L’enceinte de la ville haute est distincte de celles du château. Le lien entre les deux se fait par une porte fortifiée équipée d’un pont-levis au dessus d’un fossé sec. Trois autres portes solidement défendues contrôlent l’accès au quartier : la Porte-aux-Bois, massive avec son pont-levis, sur la route de France venant de Saint-Dizier ; la porte Phulpin à proximité du château ; ouvrant sur la vallée, la rue de l’Armurier, était défendue par une triple porte fortifiée. De cette enceinte urbaine, quelques vestiges sont toujours visibles à l’instar de la tour Heyblot, rue du Rossignol.
Depuis le traité de Bruges (1301), le comte de Bar est vassal du roi de France. Pourtant, à partir de 1624, le duc Charles IV (1624-1675) mène une politique d’indépendance résolument anti-française, obligeant le roi à intervenir militairement. À plusieurs reprises, la ville est occupée. En 1670, Louis XIV ordonne le démantèlement des fortifications de la ville, écartant ainsi toute nouvelle menace.
Vestige des anciennes fortifications, elle doit son nom au « gros horloge » installé en 1381 par le duc Robert pour les gens du château. Elle tient dès lors une place considérable dans la ville, alertant les Barisiens d’une attaque ennemie ou d’un incendie, sonnant le couvre-feu, l’ouverture du marché, ou accompagnant les cérémonies.
Chère au cœur des Barisiens, rythmant leur vie quotidienne, la tour est visible depuis tous les quartiers de la ville. Trois cadrans sont successivement installés de chaque côté : le premier en 1381, le deuxième en 1608 destiné aux habitants de la ville basse et le dernier en 1752 pour ceux de la ville haute. Le cadran actuel orienté vers la ville basse est restauré en 1994 selon la facture d’origine. La tour échappe au démantèlement de 1670 du fait de son utilité, mais elle est fortement mutilée en son flanc lors de la destruction des murailles. Elle perd alors son aspect circulaire ainsi que son cadran orienté vers le château. Seuls ses soubassements remontent au XIIe ou au début du XIIIe siècle. L’édifice avait déjà subi des modifications dans sa partie supérieure après les incendies de 1500 et de 1639. Sa toiture est à nouveau restaurée après un sinistre survenu en 1940.
À ses pieds, descendent vers la ville basse, les quatre-vingts degrés, escalier restauré en 1713 à la demande de Jacques Stuart, « Chevalier de Saint-Georges » alors hôte du duc de Bar.
Cet escalier est scindé en deux lors de l’aménagement de l’avenue du Château au XIXe siècle.
La fontaine tient une place importante dans la vie quotidienne de l’Ancien Régime. Elle fournit de l’eau potable aux habitants de la ville haute et au château depuis 1465. Le monument de style baroque visible aujourd’hui date de 1757. Elle est aussi un lieu de sociabilité populaire : les jours de fêtes, dit-on, le pineau de Bar y coulait abondamment. La rue de l’Armurier qui aboutit sur cette place constitue un des trois accès à la ville haute.
Il a toujours été difficile pour les habitants du quartier de se procurer de l’eau potable. Ceux-ci s’approvisionnent d’abord grâce aux citernes recueillant l’eau de pluie et par de très rares puits. Alors que le quartier est en plein essor, René Ier (1420-1480) souhaite l’équiper d’une fontaine. Les recherches entreprises près de l’ancienne Porte aux Bois permettent de découvrir
et de canaliser une source dès 1465. De nombreux obstacles sont alors surmontés pour aménager un réseau de conduite d’eau souterrain. Les conduites, en bois jusqu’en 1828, sont ensuite fabriquées en fer fondu. L’édifice actuel et son dauphin en bronze remplacent en 1757 un petit édicule surmonté d’une croix. La plaque en marbre conserve le souvenir de sa création par René Ier.
Grâce à ce monument, la place sur laquelle débouchent pas moins de quatre artères devient un lieu de vie et de sociabilité important du quartier. Autrefois, la ville comptait six fontaines, dont cinq en ville basse. Ces dernières furent détruites par la municipalité en 1781 à cause d’infiltrations provenant du traitement du chanvre à Resson
Se développant autour du château des comtes puis ducs de Bar, la ville haute offre un des plus beaux ensembles Renaissance de France. Très tôt, les princes de Bar
octroient des privilèges importants à ce quartier afin d’attirer et de maintenir une population aristocratique à proximité du château. Ces notables, laïcs ou ecclésiastiques, participent à la gestion des
affaires du Barrois. La ville haute,
appelée aussi la Halle, devient ainsi le centre politique, économique et judiciaire de la ville.
Pour protéger ce quartier et en vue de son développement, le comte Henri II (1214-1239) décide de fortifier « la montagne de Bar », cet éperon rocheux (alt. 239 m) qui domine la vallée de l’Ornain. Il y transfère les activités marchandes de la cité. Mais c’est à partir du XVe siècle que la ville haute connaît ses plus grandes transformations : même si le souverain n’y réside plus régulièrement, ses visites, entourées d’une brillante cour, notamment composée d’artistes, sont l’occasion d’embellissements au château et dans le quartier.
Relativement épargnée par les guerres de religion du XVIe siècle, Bar-le-Duc connaît une véritable prospérité économique jusque vers 1630. C’est le « beau XVIe siècle », marqué par la multiplication des constructions en pierre de taille. Le bois, le torchis et les encorbellements disparaissent et laissent la place à des façades d’aspect plutôt sobre, caractéristique du style lorrain, et marquées par l’influence de la Renaissance italienne. Avec les remparts et le château,le quartier conserve son caractère médiéval jusqu’en 1670, date de leurs destructions.
Privé de la présence des ducs qui préfèrent résider à Nancy, le quartier décline peu à peu au profit de la ville basse, où se développent le commerce et la bourgeoisie à partir du XVIIIe siècle. Avec la Révolution, l’ensemble des activités administratives et économiques migre dans la vallée. Paradoxalement, c’est à ce déclin que nous devons d’avoir gardé presque intact cet héritage architectural
Ancienne « Grande Rue »
Artère principale de la Ville haute, au débouché de la «route de France» venant de Paris, la
rue des Ducs de Bar est la rue aristocratique par excellence. Reflet de la richesse et de la grandeur du Barrois, les membres de l’élite y font construire leur demeure dès le XVIe siècle. La Grande Rue devient rue des Ducs de Bar en 1857 en l’honneur des souverains qui contribuèrent à son embellissement.
Nobles et hauts fonctionnaires du duché se regroupent au sein de ce quartier privilégié, à proximité du château. Dès le XVIe siècle, les constructions adoptent petit à petit les techniques et les décors de la Renaissance malgré quelques survivances gothiques. Participant aux guerres d’Italie aux côtés du roi de France, les ducs de Bar rapportent de leurs campagnes le goût de la Renaissance. Il est probable qu’ils se soient inspirés de l’urbanisme italien naissant et aient tenté de l’appliquer à Bar-le-Duc.
Construites en pierre calcaire au grain fin provenant de la carrière de Savonnières-en-Perthois, les demeures de la rue des Ducs de Bar présentent un ensemble homogène. Cette unité de style est accentuée par la régularité des alignements des façades et des ouvertures. Les hôtels particuliers s’organisent sur trois niveaux dont le dernier plus petit forme un attique éclairé par de petites fenêtres souvent jumelées. Un bandeau mouluré ou sculpté souligne la séparation des étages. À l’instar de leur souverain, les notables parent leurs habitations de riches ornements architecturaux - frontons, pilastres ou frises - à la mode antique. Dans le détail, ces demeures sont toutes uniques, par leurs décors plus ou moins riches, abondants ou originaux.
Le pressoir seigneurial de Combles-en-Barrois fut acquis en 1970 par l’Office de Tourisme de Bar-le-Duc et installé en 1977 rue des Ducs. Il constitue, avec le pressoir abbatial de Beaulieu-en-Argonne, un témoin essentiel d’une riche tradition viticole dans la Meuse.
Jusqu’à l’arrivée du phylloxéra au XIXe siècle, la Lorraine est une région viticole importante et des pressoirs sont présents sur tout le territoire. S’il n’est pas indispensable à la production du vin, le pressoir facilite le pressurage et permet de traiter de grandes quantités de raisin en évitant les pertes.
Les pressoirs à arbre du type de celui de Combles-en-Barrois sont des instruments performants, mais très coûteux. Propriétés des seigneurs et abbayes, ils sont mis à disposition des vignerons. Ils sont construits en chêne hormis la vis, qui est en bois à grain fin (charme, orme, cormier). Les pièces métalliques présentes ne sont en général que des éléments de renfort placés à la suite d’une cassure ou d’une fissure.
Le pressoir est composé d’un arbre mobile (1), le plus souvent résultat d’un assemblage de poutres ceinturées par des poupées (2), supporté par deux portiques, les jumelles (3) et fausses jumelles (4). Cet arbre muni d’un contrepoids est actionné à l’aide de la vis située à son extrémité (5).
Le pain est tout d’abord constitué : le raisin est étalé en plusieurs lits sur la maie (6), chaque lit étant recouvert de paille. Le pain est recouvert de nattes puis de madriers. L’arbre est relevé afin de dégager l’aiguille (7). Ainsi libéré de ses supports, l’arbre pèse sur le pain. La manœuvre de la vis placée à son extrémité accentue la pression : le jus de raisin s’écoule dans une cuve de pierre munie d’un panier à claire-voie en osier destiné à retenir les parties ligneuses des grappes. Après douze à vingt heures de pressurage, selon la maturité du raisin, l’effort de presse est augmenté en glissant une ou deux traverses dans les mortaises (8) des jumelles. Une fois l’arbre relevé, l’aiguille est replacée et le pain enlevé. Ce dernier peut être distillé pour obtenir le marc.
En une seule cuvée sont ainsi pressés entre 4 400 et 5 500 litres de vin. Ce fort rendement compense le coût élevé d’un pressoir à arbre, qui nécessite de grandes pièces de bois et cinq ou six hommes pour le manœuvrer.
Si un pressoir communal est mentionné à Combles-en-Barrois dès le XVe siècle, ce pressoir ne semble cependant pas antérieur au XVIIe siècle. Mais en l’absence d’inscription et de décor, seule une étude d'endrochronologique en donnerait une datation fiable.
Ancienne École normale d’institutrices, cet imposant bâtiment est construit en dehors de la ville ancienne à la fin du XIXe siècle. Il accueille depuis 1991 l’hôtel du département après sa requalification par l’architecte Dominique Perrault.
Situé au-delà des anciennes murailles et de la Porte-aux-Bois permettant l’entrée dans la ville haute lorsqu’on venait de Saint-Dizier et du royaume de France, le pâquis – ou pâturage – est un lieu de promenade des habitants du quartier qui viennent chercher l’ombrage des arbres multicentenaires qui le composent.
En 1883 débute à cet emplacement la construction par l’architecte barisien Micault d’un édifice destiné à accueillir l’École normale d’institutrices. Son architecture d’inspiration classique se compose d’un long bâtiment cantonné de quatre pavillons constituant ainsi un plan en H. La pierre de Savonnières contraste avec les hauts toits d’ardoise percés de lucarnes à frontons curvilignes. Seule la travée centrale de la façade qui reçoit une ornementation spécifique rompt la régularité et la sobriété des ouvertures. De part et d’autre du corps central se trouvaient à l’origine une cour et un jardin.
Transformé en hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment accueille de 1940 à 1944 une prison allemande où sont enfermés les prisonniers résistants du département. Après la construction d’une École normale mixte en 1963 sur les hauteurs de Pilviteuil, il sert d’école annexe jusqu’à sa fermeture en 1988.
Dans un contexte politique de décentralisation des missions de l’État, les locaux dévolus au Conseil général à la préfecture deviennent exigus. L’architecte Dominique Perrault, plus tard auteur du site François Mitterrand de la Bibliothèque Nationale de France à Paris, est chargé d’adapter l’ancienne école en un lieu fonctionnel et moderne pouvant recevoir la diversité des services départementaux.
Un large parvis ouvre sur l’espace public et le rez-de-chaussée est traité en transparence afin d’alléger la lourde façade du XIXe siècle. À l’arrière est créé un bâtiment moderne à l’intention des élus.
Façade et toiture ne forment qu’un seul ensemble vitré d’un édifice aux formes circulaires. Entre les deux, au-dessus d’une pièce d’eau jouant un rôle de miroir, une passerelle relie symboliquement les deux parties de l’hôtel, l’ancien et le contemporain, le législatif et l’exécutif.
Fermant la perspective de la rue des Ducs-de- Bar, l’Hôtel de Salm se distingue des autres demeures du quartier par son architecture classique dans laquelle la régularité des travées, sa hauteur et sa balustrade amplifient le caractère ostentatoire de cette résidence aristocratique. Comme l’indique une inscription sur le portail de la cour, l’hôtel est construit en 1716 sur les vestiges d’une ancienne demeure bâtie par la famille de Salm dont il a gardé le nom. Ce premier édifice est détruit au début du XVIIIe siècle avec la Porte-aux-Bois mitoyenne qui marquait l’entrée de la ville au niveau des anciennes fortifications. Occupé par la famille de La Morre à partir de 1740, on peut supposer que cette famille est à l’origine de la construction du bâtiment aujourd’hui conservé. Dans la lignée des hôtels des siècles précédents, celui-ci est bâti en pierre de Savonnières sur trois niveaux dont un d’attique. Il s’en distingue cependant par sa large façade ouvrant sur la rue.
L’effet d’horizontalité est renforcé par deux bandeaux saillants et une balustrade installée en
bordure du toit dans un but ornemental. Par contraste, les vases de fleurs et les pots à feu sculptés
sur cette balustrade confèrent à l’élévation un caractère élancé. Comme dans toute façade classique, le traitement différencié des entrées est révélateur de leur hiérarchie : la porte d’entrée, située au centre de la façade, en haut de quelques marches et surmontée d’un balcon s’oppose à la porte charretière placée sur le côté. De la distribution d’origine des pièces en enfilade ne subsiste aujourd’hui qu’un vestibule ouvrant
sur un escalier de pierre à trois volées, reposant sur deux colonnes et un pilier ornés de guirlandes
de vignes. Ce vestibule comportait un sol de pierres blanches ornées de cabochons d’ardoise.
Quelques boiseries et peintures murales nous sont également parvenues. À l’arrière, une cour,
des remises et un jardin occupaient la parcelle qui s’étendait jusqu’à la côte de Polval.
La famille de La Morre dont plusieurs générations occupèrent la charge de président de la
Chambre des Comptes du duché choisit de quitter le pays à la Révolution. Les biens meubles
et immeubles sont alors vendus aux enchères. L’hôtel connaîtra aux siècles suivants plusieurs
propriétaires successifs dont un pensionnat de jeunes filles au XIXe siècle. L’ensemble fut restauré
au début du XXIe siècle et séparé en plusieurs logements.
Construit pendant la Renaissance pour la famille de Florainville, proche des ducs de Bar, cet édifice domine la place Saint-Pierre par la richesse de son ornementation. Elle fut complétée au XVIIIe siècle Lorsque l’hôteldevient le siège de la municipalité.
La première mention écrite de ce bâtiment remonte à 1628. Il est alors occupé par la famille de Florainville, originaire de Luxembourg qui le tient en fief des ducs de Bar. Au XVIIe siècle, il est également dénommé Hôtel de Meuse en raison du baron de Meuse, son propriétaire. Devenu en 1752 propriété de la Ville de Bar-le-Duc, il accueille l’Hôtel de Ville jusqu’en 1794 avant son installation en ville basse à proximité de la préfecture actuelle. C’est donc ici qu’est reçue par les édiles, le 10 mai 1770, la princesse Marie-Antoinette d’Autriche, en route vers Compiègne où elle épousera le futur roi Louis XVI. Après avoir hébergé une compagnie militaire de réserve de 1805 à 1814, l’hôtel devient le siège du musée municipal lorsque celui- ci est fondé par l’architecte Théodore Oudet et le maire Paulin Gillon en 1841. Depuis 1949,
il accueille le Tribunal de Grande Instance puis la cour d’assise. On peut dater sa construction des années 1560-1580. Comme les autres hôtels de la place, il est construit en pierre de Savonnières et comporte trois niveaux dont un étage d’attique ouvert par des lucarnes cintrées. Il s’en distingue néanmoins par son haut toit en pavillon d’ardoises. De la Renaissance sont toujours visibles les fenêtres à meneaux du rez-de-chaussée, les bandeaux moulurés rythmant la façade horizontalement et les pilastres d’ordre dorique qui soulignent la verticalité de l’élévation. La transformation de cette résidence privée en un édifice public au XVIIIe siècle conduit à la mise en place d’un perron devant la porte d’entrée, l’agrandissement des baies du premier étage et la création de deux balcons sur consoles ornés de garde-corps en fer forgé attribués à Jean
Lamour, l’auteur des grilles de la place Stanislas de Nancy. Ces grilles comportaient à l’origine
des lys de France et des barbeaux. Les armes de la famille de Florainville qui ornaient la façade
ont été remplacées par celles du royaume de France et celles du duché de Bar surmontées de la
devise latine « les hauts faits résonnent »
XVIe - XVIIe siècles
A l'époque médiévale se déroulent à cet emplacement foires, marchés, réunions et fêtes. Cet
espace se réduit peu à peu par l’élévation des constructions. Dans sa configuration actuelle, la place existe depuis la Renaissance,bordée par l’îlot de la halle et par les hôtels de l’ancienne noblesse de la ville.
La place tient sa dénomination de l’ancienne appellation de l’église Saint-Étienne, autrefois collégiale Saint-Pierre. À la fois vaste et dégagée, elle constitue le coeur de la cité.
Sa forme allongée permet le déroulement de nombreuses manifestations comme les tournois. Des réjouissances sont également organisées à l’occasion de cérémonies familiales ou de visites des plus grands personnages, comme en 1559 lors de la venue du roi de France François II, de son épouse Marie Stuart et de la reine mère Catherine de Médicis. Ces fêtes qui associent l’ensemble de la population se déroulent sur plusieurs jours. La place est bordée d’un côté par l’hôtel de Florainville, transformé au XVIIIe siècle en hôtel de ville, et par l’îlot de la halle dont on aperçoit aujourd’hui les traces des anciennes arcades. De l’autre côté, l’ancien couvent des Carmes et les demeures des patriciens de style Renaissance ferment l’ensemble. Ces maisons, érigées essentiellement aux XVIe et XVIIe siècles en remplacement des constructions médiévales voient leurs ouvertures modifiées au XVIIIe siècle dans un souci de plus grand confort. Seule une maison, située au n° 25, à pans de bois et à encorbellements, témoigne de l’architecture barisienne d’avant 1500.
La rue suit le tracé est de l’ancienne enceinte. Sur ce côté, les façades sont construites sur les substructions des murailles. La dénomination remonte certainement à celle du lieu-dit
« Les Grangettes » mentionné au XVe siècle et que la rue devait desservir.
Cette rue était bordée de petites granges qui servaient de dépendances aux hôtels particuliers de la place Saint-Pierre. Au n° 28 sont visibles les restes d’une tour massive appartenant au système défensif de la ville. Mais c’est à la fin du XVIIIe siècle que cette rue acquiert une importance nouvelle pour la cité : en 1765, un atelier de filage et de tissage s’y installe sous la direction des Soeurs de la Charité chrétienne afin de donner de l’ouvrage et un enseignement aux jeunes filles de la cité. Bien qu’aujourd’hui les traces de cet atelier soient totalement invisibles, il fut à l’origine des premières manufactures textiles de la ville, activité très prospère au XIXe siècle..
La rue Chavée est bordée de maisons du début du XVIe siècle dont les façades sont typiques du style lorrain. Autrefois cette rue servait d’entrée à l’îlot de la halle. Chavée viendrait du vieux français « chemin creux ». À l’angle de ces deux rues se trouve l’ancien hôtel de Jean Preudhomme (1527), conseiller à la Chambre des Comptes puis receveur général du Barrois. À la différence d’autres
demeures influencées par la Renaissance, celle-ci conserve undécor gothique avec ses deux dais sculptés.